Que peut-on attendre des entretiens préliminaires ? 

Je dirais un acheminement vers la parole, processus d’ouverture vers une parole qui soit un peu moins vide que d’habitude, possibilité pour le sujet d’entendre un peu différemment ce que lui-même dit, possibilité éventuellement pour l’analyste de produire une interprétation qui va, d’une certaine façon, permettre au sujet un moment de rupture par rapport à ses dires et ses représentations.

Ce qui va éventuellement se nouer dans la rencontre avec un analyste, cette chose un peu nouvelle qui fait sortir le temps de ses gonds, est évidement de l’ordre de l’éthique de la rencontre et du cadre proposé, parlé. Le patient n’en a peut-être pas conscience, il va essentiellement dire sa souffrance, sa demande de mettre fin à sa souffrance.

Mais je pense que très vite, au cours des entretiens, il va pouvoir percevoir qu’il existe peut-être, pour lui, une place autre que celle d’être cycliquement pris dans la dimension tragique de son existence.

La soif de liberté et de vérité qui va alors apparaître, peut être reconnue par le sujet comme liée à cette dimension du cadre. Là est peut être le véritable enjeu des entretiens préliminaires.