
Psychanalyse versus coaching
« […] Tout psychanalyste le sait, et finalement ça finit par se savoir même pour ceux qui n'ont pas approché de son champ.
L'analyste est celui qui entoure toute une zone, qui serait appelée fréquemment par le patient, à l'intervention en tant qu'acte, non seulement pour autant qu'il puisse y être appelé de temps en temps à prendre parti, à être du côté de son patient par rapport à un proche ou qui que ce soit d'autre, et même simplement à faire cette sorte d'acte qui en est en effet bien un, qui consiste à intervenir par une approbation ou le contraire, conseiller, c'est très précisément ce que la structure de la psychanalyse laisse en blanc. […]
C'est ce que seule peut permettre cette soigneuse interdiction que s'impose du côté de l'acte, l'analyste.
Autrement, s'il ne se l'imposait pas il serait tout simplement un trompeur, puisque lui sait en principe ce qu'il en est de l'advenir dans l'analyse du sujet supposé savoir. C'est parce que l'analyse est, comme on en a plus ou moins l'expérience originelle, cet artefact, ce quelque chose qui dans l'histoire n'apparaîtra peut-être, qu'a partir d'un certain moment, comme une espèce d'épisode extrêmement limité, de cas extrêmement particuliers d'une pratique, qui s'est trouvée par hasard ouvrir un mode complètement différent des rapports d'acte entre les humains, ce ne sera pas pour autant son privilège.[…] »
#Lacan, J., (1967-1968), Le séminaire, L’acte psychanalytique, Leçon du 24 janvier 1968, Éditions de l’ALI, p. 114-115.
Peinture: #Liban #Syrie
Youssef #Abdelké : l’acte de résistance d’un artiste syrien.
Sollicité par les musées libanais, américains et britanniques, le collectionneur et galeriste Claude Lemand a choisi de léguer ses œuvres à la France, le seul grand pays qui selon lui, reconnaît l’existence d’un “Monde arabe”, sans distinction religieuse. Professeur d’université libanais exilé au début de la guerre, Claude Lemand noue rapidement un lien très fort avec ce pays. Il y rencontre sa femme, France, et ouvre sa galerie d’art à Paris en 1988, 16 rue Littré. Il s’est engagé très tôt dans la promotion de la jeune création arabe.
Né à Kameshli en 1951, capitale du Kurdistan syrien, Youssef Abdelké passa une bonne partie de sa vie en prison ou en exil forcé. Il a toujours revendiqué la dimension engagée de son art. Avant de se tourner vers la gravure et la peinture, il se lance dans la caricature, un domaine auquel il consacre une thèse et différents ouvrages retraçant l’histoire de la pratique en Syrie et dans le monde arabe. Après trois années d’emprisonnement sous le régime de Haffez El-Assad, pour avoir rejoint le Parti communiste syrien, il est contraint à l’exil et se réfugie à Paris où il obtient un doctorat en Arts plastiques.
Amnistié vingt-cinq ans plus tard, il rentre dans son pays natal et assiste à la répression violente de la révolution syrienne en 2011. Toujours très engagé, il affirme son soutien à la démocratie et au pluralisme revendiqués par la révolution en signant une pétition écrite par des intellectuels syriens en 2013.
Cet acte le conduira dans les prisons de Bachar El-Assad d’où il sera libéré un mois plus tard, grâce à une campagne internationale.